Le 22 juin 1796, la propriété est vendue aux enchères à messieurs Lafaurie et Mauros. Rapidement, ce dernier céda ses parts à Pierre Lafaurie. Sous l’impulsion de Pierre Lafaurie aîné, le vignoble s’est taillé une réputation d’excellence. Consécration lors du classement officiel de 1855 : Château Lafaurie-Peyraguey figurait au rang des Premiers Crus Classés, deuxième dans la liste. Le roi Alfonse XII d’Espagne avait alors fait de Peyraguey son vin de prédilection, “ achetant une barrique au prix fabuleux de 6000 francs or ”.
En 1865, le Comte Duchâtel, ancien Ministre de l’Intérieur, choisit de moderniser les installations techniques des chais et de rénover le château dans un style hispano-byzantin. En 1917, le négociant-éleveur honorablement connu, Désiré Cordier, privilégia la qualité des crus quand d’autres misaient sur les volumes. “ Remarquable par la finesse, la sève, l’arôme, le vin produit sur ce domaine est très recherché ”, lisait-on dans la belle brochure Les Grands vins de Bordeaux, éditée en 1939.
La réhabilitation,
un subtil exercice de style
Quatre années d’intenses travaux ont été nécessaires pour magnifier ce site magique. L’impérieuse priorité : préserver l’identité originelle du lieu et ajuster l’esthétique à la configuration singulière des bâtis existants. Il s’est agi de combiner les matériaux de l’époque, ceux qui donnent à l’édifice son identité historique, avec les détails contemporains qui l’installent dans le présent. Afin de préserver l’âme de la bâtisse historique, Silvio Denz a confié la réhabilitation aux talentueux architectes d’intérieur, Lady Tina Green et Pietro Mingarelli, créateurs de la collection de meubles et accessoires Lalique Maison. Leur grand œuvre a été de mêler magnifiquement les matériaux, bruts et naturels, de la région à des effets doucement contemporains. L’utilisation du chêne dépoli est ainsi agrémentée de cristal Lalique. Dans un même esprit, la verrière, extension moderne suggérée par l’architecte de renom Mario Botta, s’intègre parfaitement dans le serein paysage de vignes. Dotée d’une frêle ossature métallique, elle se fond dans le décor ; la transparence des parois de verre joue comme un exhausteur de l’allure sobre du lieu.